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les fonds propres

 

 

 

 

 

 

  

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Les fonds propres font (presque) partie du langage  courant. Mais pour bien comprendre leur nature, il faut mélanger des notions de bon sens et  des notions comptables. Cet extrait du cours est aussi une invitation à découvrir l'univers plus large (et captivant)  du bilan.

En bref

La notion de fonds propres n'est pas très transparente. En première approche, on peut comprendre les fonds propres comme une réserve de sécurité, un matelas amortisseur des difficultés financières que peut rencontrer une entreprise, quelle que soit son activité.

L'exemple des fonds propres de banques est sans doute le plus éclairant. Les banques font inévitablement des pertes car il y a toujours des emprunteurs en difficultés incapables de rembourser leur crédit. Si la banque perd trop, elle risque de perdre aussi l'argent des clients sur leurs comptes. Pour l'éviter autant que possible, il est demandé aux banques d'avoir une réserve suffisante, en clair d'imputer d'abord les pertes sur leurs fonds propres, c'est-à-dire sur l'argent des actionnaires. 

 

Une question se pose alors, la localisation des fonds propres. En fait ils ne sont pas localisés dans ce qu'on pourrait appeler une réserve ou un compte spécial. Ils sont disséminés partout dans l'entreprise.
C'est ici que la notion de bilan prend tout son intérêt, car elle permet une visualisation. Le bilan indique au passif comment l'entreprise est financée, et à l'actif ce que cet argent a permis de financer. Chaque élément de l'actif, l'immobilier, les stocks par exemple a été financé par un mélange indistinct de fonds propres et de crédits divers. Bien comprendre cela est une question d'habitude. 

 

Autre manière de voir, les fonds propres représentent ce qui resterait si l'entreprise vendait tout ce qu'elle possède (ses actifs)  et  payait  toutes ses  dettes (son passif). Plus facile à dire qu'à faire: le problème est  qu'il est  rarement possible d'évaluer avec précision ce que valent les stocks, les locaux, les machines. A part l'immobilier, il n'y a pas de références.

Pendant longtemps, la méthode retenue a été la valeur comptable, calculée un peu  arbitrairement à partir de la valeur d'origine, le prix d'achat. Avantage: tout  le monde comprend, on peut  faire des comparaisons. Inconvénient: la valeur comptable n'a souvent  aucun rapport avec la valeur  "réelle", la valeur de marché, (la market value).

Résultat: les méthodes évoluent dans le temps et on mélange un peu les deux. La crise des subprimes a montré par  exemple les limites de la valeur de marché: que faire quand il n'y a plus de marché?

 

Comme le cash-flow ou le BFR, les fonds propres, malgré leur imprécision, sont néanmoins des indicateurs de gestion. Pour les banques, ils sont suivis avec une grande attention par les banques entre elles et par l'institution qui les contrôle, la BCE.  La protection des dépôts de la clientèle est en effet une priorité absolue et le rôle des fonds propres est primordial

Si les fonds propres d'une entreprise sont relativement faciles à calculer, il n'en est pas de même pour les banques, pour lesquelles ce calcul est plus délicat.  L'importance du sujet des fonds propres est illustrée par un élément de l'actualité de ces dernières années: les accords dits de Bâle 3. Les discussions interminables entre banques du monde entier porte précisément encore et toujours sur le niveau minimum de fonds propres et sur leur méthode de calcul. 

 

Le langage comptable

Le cours INFOFI2000 n'est pas un cours de comptabilité. mais il fait  référence au langage comptable.  Malgré ses limites, et malgré les méthodes d'enseignement souvent démotivantes, la comptabilité est en effet fort utile car elle produits des éléments  de synthèse indispensables pour la gestion. Le parallèle avec la conduite  d'une voiture s'impose: tout le monde sait lire et utiliser le tableau de bord d'une voiture. En revanche savoir comment la technique fonctionne, comment on mesure la vitesse ou la pression d'huile ne servent pas à grand chose.

La bonne nouvelle est que LA chose à comprendre, LE  tableau de bord commun aux entreprises, aux banques et aux fonds d'investissements, c'est le BILAN. Et comprendre le bilan est très facile et cette facilité est motivante.

La preuve figure  à la fin de cet extrait.

    

 

 

 

 

DÉFINITION ET UTILITÉ l'argent des actionnaires

FONDS PROPRES ET VALEUR EN BOURSE

BALE 3 les fonds propres des banques

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DÉFINITION ET UTILITÉ

Les fonds propres sont constitués du capital d'origine, diminué des pertes, majoré des bénéfices non distribués et d'éventuelles augmentations de capital. Les fonds propres évoluent  dans le temps, en fonction des mouvements sur le capital et surtout des fluctuations des résultats, bénéfices ou pertes.

 

Dit autrement, les fonds propres, c'est l'argent des actionnaires. Cet argent fluctue, en fonction des performances de l'entreprise. Si l'entreprise (ou la banque) fait faillite pour cause de pertes importantes, les actionnaires risquent de tout perdre. A l'inverse, si l'entreprise fait des bénéfices, les actionnaires peuvent décider de ne pas les retirer, mais de les laisser dans l'entreprise de manière à lui permettre de faire des investissements, ou tout simplement, pour atteindre les niveaux de fonds propres requis par la réglementation (dans le cas des banques).

 

Les fonds propres peuvent être négatifs, si les pertes cumulées dépassent le capital d'origine. Il y a des entreprises qui fonctionnent ainsi. La faillite est alors évitée par des crédits bancaires ou autres. Les banques ne prêtent alors qu'avec une extrême prudence, et avec des garanties solides.Cette configuration est plutôt rare et correspond à des logiques de gestion particulières. 

 

La formule générale est:

 

FONDS PROPRES  =   CAPITAL  +   BÉNÉFICES NON DISTRIBUÉS - PERTES

 

A noter que "CAPITAL" désigne le capital d'origine, augmenté des éventuelles augmentations de capital survenues depuis lors. Comme en toutes choses, le calcul peut devenir plus complexe, avec les quasi-fonds propres ou la prise en compte de certaines réserves, mais arrêtons-nous là, pour examiner la philosophie des fonds propres.

 

Localisation des fonds propres

 

Cette formule de calcul conduit à s'interroger sur la localisation des fonds propres, leur visualisation, pourrait-on dire. La vérité est qu'on ne sait pas où sont les fonds propres. Ils n'apparaissent pas explicitement dans le bilan, mais sont calculés à partir du bilan. On connait leur montant sans savoir leur localisation précise. En fait, les fonds propres sont un peu partout. 

 

Pour comprendre, il faut reprendre le mécanisme de la création d'entreprise, une start-up par exemple. A l'instant t°, les associés versent leurs apports en capital. Après cela, les fonds propres de l'entreprise sont égaux au capital, et ils se trouvent dans la caisse de l'entreprise ou sur son compte en banque. A l'instant t° plus un ou deux jours, les associés décident d'acheter un ordinateur. Les fonds propres n'ont pas changé, puisque le capital d'origine n'a pas changé, mais ils ont été en quelque sorte répartis entre l'ordinateur et les avoirs liquides de la start-up. Et ainsi de suite. 

 

Ainsi les fonds propres ne sont pas matérialisés concrètement, par un compte spécial en banque par exemple. L'argent des fonds propres est disséminé dans l'entreprise. Dans les stocks, dans le crédit clients, dans les machines, etc... 

 

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FONDS PROPRES ET VALEUR EN BOURSE

Une confusion apparait souvent entre valeur en bourse et valeur comptable. La valeur comptable d'une entreprise est donnée par ses fonds propres.

 

Cette valeur comptable a un grand avantage et ... un grand défaut. L'avantage est de pouvoir suivre l'évolution de l'entreprise et de permettre les comparaisons. Mais surtout, la valeur comptable évolue peu dans le temps, et quand elle évolue, on sait pourquoi, car les raisons sont objectives et  clairement identifiées: incorporation des bénéfices ou des pertes, émission de nouvelles actions.

 

Les fonds propres sont un élément-clé pour l'attribution des crédits. Ils rassurent tous ceux qui prêtent à l'entreprise, banques, fournisseurs et autres créanciers. Ils sont un paramètre important - parmi d'autres - de la qualité de gestion d'une entreprise. Le problème est que les fonds propres  sont calculés à partir d'un élément historique qui est le capital initial, qui n'est pas ré-évalué en fonction du temps et de l'inflation. Ils ne tiennent pas compte du potentiel de l'entreprise et ne renseignent donc pas sur la VRAIE valeur de l'entreprise à un moment donné.

 

Cette "vraie" valeur est donnée par la cotation des actions en bourse. Cette valeur en bourse dépend de facteurs non quantifiables, et principalement de l'anticipation du futur de l'entreprise. On n'est plus dans l'univers comptable, qui est dépassé.

 

Il est intéressant de comparer la valeur comptable d'une entreprise et sa valeur en bourse. La plupart des valeurs technologiques ont une valeur en bourse qui n'a rien à voir avec leur valeur comptable, qui peut même être négative.

 

Le cas le plus étonnant est celui de Tesla. L'anticipation de la croissance de cette entreprise repose sur des éléments objectifs, mais les chiffres ont de quoi surprendre: la valeur en bourse de Tesla a été multipliée par 5 entre janvier et septembre 2020! A contrario, les banques françaises souffrent d'une valeur en bourse inférieure à leur valeur comptable, ce qui nuit à leur développement et les rend facilement opéables. 

 

 

 

 

 

 

 

 

BÂLE 3 les fonds propres des banques

Pour les banques en général, les ratios de fonds propres sont au coeur du contrôle de leur activité par les autorités chargées de leur régulation. En pratique, le calcul est approché, mais on sait qu'il est le même pour toutes les entreprises.

  

Ils constituent le premier matelas de sécurité,  un airbag, pourrait-on dire, qui protège la banque et ses déposants. Les fonds propres c'est l'argent des actionnaires, qui sont les premiers à pâtir des pertes.

 

Lorsque les pertes s'accumulent, les fonds propres passent en dessous du minimum requis. Ce minimum est actuellement de l'ordre de 8% des engagements. En cas de gros problèmes, les fonds propres peuvent passer sous zéro. La banque est alors contrainte, pour augmenter ses fonds propres, de faire appel à ses actionnaires ou à en trouver de nouveaux, sous peine de sanctions.

 

Lorsque les pertes dépassent les fonds propres, ce qui a été le cas à Chypre et plus récemment avec  des banques américaines (Lehman) et européennes (Dexia), la banque concernée est en faillite. Si la banque est importante, la faillite prend une dimension politique et les autorités sont contraintes d'intervenir car cette faillite peut poser un problème d'ordre public. L'argent public sert alors à rembourser les déposants.

 

Dans le cas chypriote, le FMI et les autorités européennes ont choisi de ne pas les rembourser en totalité. Techniquement, la participation imposée aux déposants n'est pas un impôt, même si cela y ressemble. Les déposants deviennent des actionnaires forcés, à hauteur du sacrifice qui leur est demandé.

 

On a beaucoup parlé du problème des déposants parce que la particularité de ces banques chypriotes était en effet de se financer massivement à partir des dépôts, à la différence de la plupart des banques européennes, qui se financent plutôt sur les marchés financiers (obligations) et en crédit interbancaire.  

 

On comprend aussi pourquoi la BCE exige de contrôler les banques de la zone euro de manière à pouvoir agir préventivement. Un "petit" pays peut mettre en danger l'ensemble de la zone euro.   

 

 

 

 

  

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN

 

Suggestion pour aller plus loin: 

 

Creuser la notion de bilan  un sujet d'apparence austère et difficile, mais qui ne l'est pas. Tout dépend de la manière dont il est enseigné.

 

1- Un bilan, c'est un TABLEAU DE BORD.

On peut très bien comprendre le sens des cadrans d'un tableau de bord de voiture sans connaitre les mécanisme qui sont derrière. Par exemple la vitesse, peu importe comment elle est mesurée, mécanique ou électronique, ce qui compte, c'est de savoir à quelle vitesse on roule.

Même chose pour le bilan. Il faut savoir qu'il n'y a que 8 cadrans importants. Pour être vraiment à l'aise il faut pratiquer un peu, parce que l'interprétation d'un cadran en particulier dépend des indications des autres cadrans. Mais on se prend vite au jeu de l'interprétation.

 

2-Le bilan imagé utilisé dans le cours permet de comprendre le bilan SANS CHIFFRES. Ce qui compte est la valeur relative des 8 cadrans mentionnés précédemment. 

Pour s'en convaincre, INFOFI2000 propose une initiation sous une forme simplifiée: il s'agit de deviner un bilanPlus précisément, de deviner l'activité d'une entreprise à partir de son bilan (cliquer sur l'image ci-dessous)

 

 

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21/06/2017
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